Mes humeurs: Dimanche 25 avril 2010
Il a fait beau aujourd'hui et à priori, ce temps va perdurer toute la semaine.
Tant mieux, je vais avoir les petits, enfin surtout Joshua puisque Samuel va passer les trois jours du milieu de la semaine chez Tonton Parrain et Tata Alex.
Depuis quelque temps, j'ai envie d'exprimer mon désarroi devant ce que j'appelle un accident de parcours et que tout le monde nomme une maladie.
Lorsque j'ai commencé à être malade, en décembre, je partais pour une grippe qui allait se soigner très rapidement. Puis, vous connaissez la suite, voir ici
Les premières semaines ont été difficiles mais depuis que je vais mieux, j'ai culpabilisé d'être en arrêt de travail. En fait, je n'admets pas ma maladie, ni que cette maladie nécessite une prise en charge à 100% de la part de la sécu.
Je ne suis jamais malade, j'en suis fière et là, ça me tombe dessus, en fait je suis catastrophée.
Pas par la maladie, ça je peux gérer mais le fait de devoir prendre des médicaments, peut-être à vie pour éviter une récidive de la thrombose. J'ai horreur des médicaments.
Le fait aussi que les médecins font de la sinistrose: Madame D, c'est grave ce que vous avez eu, il ne faut pas relativiser...
Mon médecin traitant qui me dit: Vous savez Madame D, vous auriez pu en mourir ... et voilà, le mot est laché.
Cette maladie qui ne se voit pas, qui dégrade pas forcément mon corps est une maladie sournoise qui peut provoquer ma mort très soudainement. Or moi, j'ai besoin de concret.
J'écrivais ceci sur un des forums que je fréquente depuis très longtemps: (ma copine Francette saura duquel je parle), lorsque j'ai passé ma coloscopie:
"Quelques nouvelles de ma santé.
Je ne sais plus si je vous ai dit que, suite à
ma colo, ils (les médecins) ont confirmé les diverticules mais sans autres
dégats.
Hier, je suis allée voir ma chirurgienne préférée (bah oui, je n'ai jamais autant vu un médecin en 3 mois qu'en 50 ans),
pis elle est trop gentille, j'ai super confiance en elle.
Donc, elle me confirme les diverticules mais
m'explique que, comme j'ai eu une grave infection au colon, là où justement, il
y a des diverticules, cette partie là est devenue très fragile. Si je devais
avoir une nouvelle infection, ce qui n'est pas exclus, (là je n'ai plus rien
grâce aux antibiotiques que j'ai eu et qui font encore leur effet), il pourrait
y avoir risque de péritonite.
Il faudra donc retirer la partie abimée:
opération envisagée!!!
Mais avant qu'on opère, il ne faut plus que
j'ai de problème avec mon foie car, comme il est très exceptionnel que le germe
que j'avais dans les intestins ait migré dans le foie, provoquant le dysfonctionnement
que l'on connait, je dois voir un hématologue. Or, pour avoir un rendez-vous
avec ce médecin spécialiste, c'est très long. J'ai rendez-vous le 14 juin.
Puis, mon médecin veut que je repasse une
échographie pour s'assurer qu'il n'y a plus du tout de séquelles de la
trombose. Là, rendez-vous plus rapide: le 9 avril.
Et enfin, comme mes résultats sanguins ne sont
pas encore revenus à la normale, suite à la reprise de mon traitement, prises
de sang de contrôle et réactualisation du traitement jusqu'à ce que l'équilibre
soit revenu.
Autant dire que j'ai de beaux jours encore
devant moi.
Mais très bizarrement, hier, je n'ai pas mal
pris du tout ce qu'elle m'a dit. Je veux dire, je ne me suis pas effondrée, en
pensant que je n'étais pas prête de reprendre mon travail. Car il se passe
quelque chose dans ma tête.
Hormis au début où j'étais tellement fatiguée
et mal, et j'acceptais sans problème d'être à la maison, en disant à chaque
fois, je reprends le travail le mois prochain, depuis, je commençais à tourner
en rond comme une lionne dans sa cage.
Le problème, c'est que je me sens bien
maintenant et je culpabilise de ne pas travailler (en dehors du fait que j'aime
mon travail et mes collègues).
Et c'est là toute la difficulté: je ne me sens
pas malade, or, j'ai une maladie qui me contraint à me soigner pour, justement
ne plus être malade. Je suis claire là?
Et , lorsque le médecin m'a parlé
d'opération, je me suis dit: ben là au moins, ça justifie mon arrêt. Vous
comprenez ce que je veux dire?
Ce que j'ai n'est pas une maladie qui dégrade
physiquement le corps.
Au pire, ça me ferait maigrir mais là pour le
coup, ce ne serait pas grave. J'ai de la réserve.
Mais cette maladie est plus sournoise
finalement puisqu'elle peut me tuer brutalement.
C'est comme pour une embolie pulmonaire. Le
risque de caillot qui me pend au nez, qu'il soit dans la veine porte ou dans
celle qui conduit au coeur est tout aussi dangereux.
Et c'est ça qu'il me faut admettre. Si j'ai
tout bien compris de ce que m'a dit la dame."
Lorsque j'ai reçu mon accord de 100%, là aussi je me suis sentie déboussolée. C'est comme si le puzzle se mettait en place afin que, enfin, j'admette que j'ai bien une maladie grave.
Et là tout récemment, pas plus tard que vendredi, ma demande de reprise de travail en mi-temps thérapeuthique qui est acceptée sans même que je sois convoquée par le contrôle médical.
J'ai du mal avec tout ça.
C'est pour ça qu'il me faut l'exprimer, peut-être que de le voir écrit va débloquer quelque chose dans ma tête.